- tralala
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• 1860; d'un refrain de chans. 1833; onomat.♦ Fam. Luxe recherché et voyant. ⇒ flafla. Recevoir à dîner en grand tralala. — Et tout le tralala : et tout ce qui s'ensuit.Synonymes :- cérémonies- chichis⇒TRALALA, interj. et subst. masc.FamilierI. — Interj. [Pour exprimer l'incrédulité, l'indifférence, la moquerie ou la joie] Tralala! j'ai gagné! Tralala! je ne crois rien de ce que vous me dites (Ac. 1935). Pélage revient demain ou après-demain et il enlève Doña Merveille en Afrique et Don Rodrigue ne la reverra plus, tu tu tu! Il ne la reverra pas, tralala! (CLAUDEL, Soulier, 1929, 1re journée, 2, p. 698).II. — Subst. masc.A. — Luxe voyant dans la toilette. Être, se mettre sur son (grand) tralala. Lui en smoking, elle en toilette de soirée, robe décolletée, fourrure, enfin tout le tralala (DUHAMEL, Maîtres, 1937, p. 217).♦ Tralala de + subst. Tout leur tralala de robes, de la dentelle partout, enfin tout, qu'est-ce que tu veux qu'on y résiste? (GONCOURT, G. Lacerteux, 1864, p. 85).— En grand tralala [En parlant d'une pers.] Vêtu d'une manière élégante, recherchée. J'ai entendu de grosses détonations dont je me suis dit que, vraisemblablement, ça devait être le canon. Je l'ai même signalé à deux petites voisines qui sortaient en grand tralala (GIONO, Bonheur fou, 1957, p. 169). La descente de l'escalier de l'Opéra par le beau monde en grand tralala (Les Lettres fr., 17 mars 1966, p. 18, col. 4).B. — Grand apparat; cérémonial somptueux. Ma femme (...) s'informait si, sous prétexte de repas intime, on ne l'embarquait pas déloyalement dans un grand tralala, et tâchait vainement de savoir quels convives il y aurait (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 488). Les « tralalas », les grands dîners de trente à cinquante personnes avec candélabres à bougies, vaisselle plate, surtout rococos, services successifs de Saxe, de Japon, de Sèvres, de vieux Berlin, alignent un nombre de plats qui nous paraît aujourd'hui incroyable (MORAND, 1900, 1931, p. 226).— En appos. à valeur d'adj. Dîner tralala. Ce cher Gervais et sa « J'ordonne » nous ont conviés, pour la fin du mois, à une grande soirée tralala, en leur hôtel de l'avenue du Bois de Boulogne (L. DAUDET, Ariane, 1936, p. 29).— Locutions♦ À grand tralala. À grand cérémonial. Avant-hier, dimanche, vers neuf heures du matin, j'étais à Notre-Dame. Il n'y avait pas de messe à grand tralala (DUHAMEL, Journal Salav., 1927, p. 152). À grand tapage. Le ciel de France s'orna d'une petite comète. Les journaux annoncèrent à grand tralala la survenue du phénomène (COURTELINE, Comète, Gaîtés Esc., 1891, I, p. 257).♦ En grand tralala. De façon cérémonieuse, solennelle, luxueuse, en grande pompe. Recevoir en grand tralala (REY-CHANTR. Expr. 1979).♦ Faire un (grand) tralala; faire des (grands) tralalas. Donner une soirée, une réception somptueuse. Les gens du quatrième les Vertigues font un grand tralala en l'honneur des vingt ans de leur fille (BUTOR, Passage Milan, 1954, p. 65). Recevoir avec excès. Je veux que les hôtes de la vicomté se sentent tout à fait at home dès le premier soir, qu'ils comprennent qu'on ne fera pas de cérémonie, pas de tralala en leur honneur, et que tout le monde est absolument libre et entre soi (NIZAN, Conspir., 1938, p. 135).— Tralala de + subst. Tous les écrivains de l'école sont caractérisés par cette haine de l'âge actuel (...). Il leur faut le tralala de la légende, les pétards de la couleur locale, l'Orient immobile dans sa crasse (ZOLA, Doc. littér., T. Gautier, 1881, p. 127).C. — [Avec idée de profusion] Je pensais: crise de nerfs, vapeurs, tralala, je suis trop fatigué (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Ruse, 1882, p. 833).— Loc. Et tout le tralala. Et tout ce qui s'ensuit, et tout le reste. Jean (...) n'aimait pas creuser des tranchées, et tout le tralala (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 264).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. 1935. Lar. Lang. fr.: tralala ou tra-la-la. MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Hérit., 1884, p. 470: tra la la. Plur. des tralalas. Étymol. et Hist. 1. 1860 le grand tralala (Le Gaulois, 17 juin ds R. Philol. fr. t. 45, 1933, p. 40); 2. 1884 interj. (MAUPASS., loc. cit.: tra la la). Onomat. Att. comme mot qui sert de refrain et qui remplace les paroles d'une chanson en 1790 (Chansonnier nat., Ronde du retour de la noce, 11 ds QUEM. DDL t. 19: Tra la la la la la...; déjà tera tera la la ta tou en 1710, v. QUEM., loc. cit.). Fréq. abs. littér.:33. Bbg. QUEM. DDL t. 19.
tralala [tʀalala] n. m.ÉTYM. 1833, refrain de chanson; onomat. servant de refrain (1710, in D. D. L.), et employée comme interj. pour exprimer l'incrédulité, l'indifférence. (Cf. Tra dé ri dé ra, etc.).❖———1 Cachelin lui coupa la parole avec une brusquerie pleine de respect : Tra la la. Vous avez l'oreille du chef.Maupassant, l'Héritage, Pl., t. II, p. 10.➪ tableau Principales interjections.———II N. m. (1860). Fam. Affectation. || Quel tralala ! || C'était tout un tralala. — ☑ Recevoir à dîner en grand tralala (Académie). || Une réception à grand tralala. ⇒ Fla-fla. ☑ Et tout le tralala : et tout le reste.2 Aujourd'hui les Delisle, les Cheuvreux-Aubertot ont des châteaux, avec le luxe, la chasse, tout le tra la la de l'aristocratie.Ed. et J. de Goncourt, Journal, 22 juil. 1867, t. III, p. 110.♦ Adjectif :3 (…) Roberti avait un dîner en ville. Un dîner assez tralala, où il y avait un ou deux ministres, un peintre, un milliardaire, une altesse et des femmes à la mode.J. Dutourd, les Horreurs de l'amour, p. 135.
Encyclopédie Universelle. 2012.